Certains expat humanitaires seraient-ils des imbéciles, des hypocrites, ou des parasites?

Certains expat humanitaires seraient-ils des imbéciles, des hypocrites, des parasites ou un subtil mélange de tout cela ?

Ma réflexion s'appuie sur cet article du Phnom Penh Post paru en novembre 2016 que je vous propose de découvrir, soit en Anglais en suivant le lien ci-dessous ou en utilisant la traduction, certes améliorable, que je vous propose.

Study queries effects of Kingdom on expat kids

Study queries effects of Kingdom on expat kids Aid and development professionals moving their families to Cambodia may hope that the experience will foster a sense of open-mindedness and societal responsibility in their children, but a new study suggests otherwise.

http://www.phnompenhpost.com

Voici une tentative de traduction de cet article :

Les professionnels de l'aide et du développement qui emménagent avec leurs familles au Cambodge peuvent espérer que cette expérience favorise un sentiment d'ouverture d'esprit et de responsabilité sociétale chez leurs enfants, mais une étude récente suggère le contraire.

L'étude, publiée le mois dernier par l'Asian and Pacific Migration Journal, est le produit de cinq années d'entrevues menées à Phnom Penh avec des professionnels de l'aide internationale, leurs enfants et leurs professeurs par l'anthropologue Anne-Meike Fechter.

Fechter a constaté que, dans de nombreux cas, un environnements privilégié et la compagnie d'élites par les enfants qu'elle étudiait ne garantissaient pas qu'ils développeraient la «capacité de réflexion ou de motivation» pour adopter un «attitude différente dans leur position entre privilèges et pauvreté».

Elle a découvert que la croyance en leur possible ouverture d'esprit - comme on pourrait le supposer en grandissant au Cambodge - conduit en fait à un sentiment de supériorité chez les enfants avec qui elle a parlé " Je pense qu'être enfant dans ce milieu international vous fait sentir… Supérieur », a déclaré un répondant.

Elle note également que les amis cambodgiens de ses répondants avaient tendance à être des camarades d'école internationale et, par conséquent, apportent une vision très limitée de ce que la vie est vraiment pour la plupart des Cambodgiens.

Les parents de ces amis ont souvent des emplois et des fonctions en contradiction avec les objectifs du travail d'aide et dont les valeurs n'incluent pas l'engagement critique avec le privilège et la pauvreté.

Le directeur national d'une organisation d'aide internationale, qui a parlé sous condition d'anonymat, a déclaré au Post cette semaine qu'il allait bientôt envoyer son fils de 11 ans hors du pays pour éviter ce qu'il a décrit comme une culture de gangstérisme au Cambodge.

Son fils fréquente l'école Northbridge International, et ses camarades de classe comprennent les petits-fils du Premier ministre Hun Sen et du président du Parti du Peuple Cambodgien décédé récemment Chea Sim, ainsi que le fils du magnat Kith Meng - qui a été surnommé "Mr Rough Stuff" dans des documents fuités de l'ambassade des États-Unis.

"Certaines personnes pensent que si vous envoyez vos enfants à l'école avec les élites, ils deviendront des élites. Je pense quand à moi qu'ils deviennent des gangsters ", a-t-il dit.

La directrice principale de Northbridge, Sarah Osborne-James, a déclaré hier que l'école devait «aborder ces questions d'une manière très sensible», mais a soutenu que «si les étudiants obtenaient leur diplôme sans compréhension des réalités politiques à l'extérieur de l'école, ce serait pour nous un échec dans la sensibilisation de ces élèves à l'échelle mondiale et à leur environnement ».

Osborne-James a également soutenu que le statut de l'école, l'une des 42 dans le monde dans le réseau Nord-Anglia, inculque "l'esprit international" aux étudiants, et souligne que le baccalauréat international "Créativité, Action, Service (CAS)" inclut des travaux de bénévolat pour compléter leurs études.

Dans son étude, Fechter constate que ce type de volontariat s'égare souvent dans le même terrain éthiquement douteux que le «tourisme/volontariat», et en questionne les réels avantages…

Pour info, voici les tarifs de l’école « Northbridge » à Phnom Penh :

 Northbridge Fees 2016 2017

Et, Contrairement à ce que dit l’article de référence de ce billet, les petits-enfants du Premier Ministre du Cambodge sont scolarisés à l’ASPP ou American School of Phnom Penh comme ce dernier le dit lui-même dans cet autre article, donc pas à "Nortbridge"

Hun Sen Rips Into US Ambassador at New Factory Opening - The Cambodia Daily

Prime Minister Hun Sen on Monday ripped into critics of U.S. President-elect Donald Trump and suggested that the U.S. look in the mirror rather than criticize Cambodia for cracking down on post-election demonstrators. "Things that have happened in Cambodia have also happened in the U.S.," Mr. Hun Sen said in a speech to inaugurate a new Coca-Cola factory in Phnom Penh.

https://www.cambodiadaily.com

Voici les tarifs de l’école «ASPP» à Phnom Penh :

 American_School_of_Phnom_Penh_Fees_2016_2017

Après avoir lu l'article ci-dessus, je me pose la question suivante : Certains expat humanitaires seraient-ils des imbéciles, des hypocrites, des parasites ou un subtil mélange de tout cela ? Je vais d'abord m'exprimer sur l'aspect de l'imbécilité et de l'hypocrisie, puis sur le parasitisme mais je n'oublie pas le réel et beau travail de la plupart des Volontaires de Solidarité Internationale et des organisations qui les emploient.

Je commencerais par supputer que les personnes dont traite l'étude citée dans l'article sont surement autant hypocrite qu'imbéciles. D'abord, si l'on regarde les tarifs des écoles internationales on constate quand même un prix moyen de 25000 $ par an pour un enfant… Croire que dans ce type probable d'environnement des enfants aient la moindre chance de comprendre quoi que ce soit à la pauvreté ou même la moindre des valeurs soutenues théoriquement par les ONG dans lesquelles leurs parents "humanitaires" travaillent, relève vraiment de la malhonnêteté intellectuelle ou de la pure bêtise.

De plus, ces 25000$ annuels, qui les paye ? Moi, vous peut-être, lorsque nous donnons à une association en France, contre reçu fiscal, dont le but d'aide aux plus pauvres nous séduit ? Serait-ce à la limite une escroquerie ? On peut aussi imaginer le salaire et les conditions de vie de ces "humanitaires" s'il est proportionnel au tarif de l'école de leurs enfants… Je comprends que le directeur d'une de ces ONG parle sous couvert d'anonymat ! Il a surement honte et il a raison ! Je suis de ceux qui pense que les ONG font souvent du bon boulot mais est-il bien normal de mener ce type de train de vie lorsque l'on prétend faire du développement ?

Comment peuvent-ils croire une seconde que leurs enfants vont apprendre autre chose qu'un élitisme de privilégiés dans ce genre d'école ? Cela reviendrait à croire qu'une école de commerce enseigne la solidarité ! Quant à la directrice de l'école, elle frise le ridicule quand elle parle de "volontariat" pour ces élèves. Décidément, ce milieu de parasites ne sait plus que faire pour se justifier.

J'imagine assez bien le profil de directeur d'ONG en question. Issu de milieu aisé. Études supérieures, et gout prononcé pour les voyages et l'exotisme… Il fait soi-disant de l'aide humanitaire ou du développement au Cambodge mais il occuperait tout aussi facilement un poste dans n'importe quelle institution financière, à Singapour plus qu'à Paris, à cause de la météo et des impôts.

Je connais beaucoup d'ONG très bien, saines, respectueuses de ceux à qui elles s'adressent et respectueuse aussi de ceux qui les finance, et dont les volontaires étrangers sont indemnisés aux alentours de 200$ par mois. Mais apparemment, il y en a aussi d'autre dont on pourrait questionner l'éthique, je parle de celles qui payent des écoles à 25000$ à la progéniture de leurs cadres…

L'état d'esprit de ces humanitaires très bien payés est le même que ceux de beaucoup d'expat : profiter et parasiter quoi qu'il arrive…

À propos des photos et des illustrations de ce billet en particulier et de ce blog en général: Elles ne sont majoritairement pas de moi, je les ai trouvées sur internet très facilement. Si toutefois vous trouviez l’une de vos photos et que vous souhaitiez que je la retire, n’hésitez pas à me contacter, je le ferais immédiatement en vous priant de bien vouloir excuser mon sans-gêne !