A propos de la double nationalité

Alors qu’en France je côtoyais beaucoup d’immigrés, je remarquais la chose suivante : pour la grande majorité de ceux qui, nés à l’étranger, acquéraient la Nationalité Française, cela représentait uniquement une démarche administrative, un dû pour lequel être reconnaissant était facultatif. J’évaluerais à moins de 10% ceux qui étaient réellement fiers et heureux d’être devenus citoyen Français… C’est peu.

Je précise tout de même que la joie dont rayonnaient ceux faisant partie des 10% était si vraie et forte que j’ai encore leurs visages en mémoire !

Ce qui me gênait à l’époque dans la double-nationalité c’était qu’a priori on ne pouvait pas être fidèle à  tout en même temps, que l’une des deux nationalités avait forcément moins de valeur que l’autre. L’un des deux passeports n’étant qu’un document facilitant la vie mais sans plus.

Il est un fait dans notre société moderne que les distances sont raccourcies, que le Portugal et l’Algérie sont à moins de 2 heures d’avions, et que la télévision câblée et internet permettent d’être en permanence en lien avec le pays d’origine. Ce n’est pas mauvais en soi, et c’est de toute façon une donnée incontournable. Les Missionnaires des MEP, Missions Étrangères de Paris, aux 17^e, 18^e, 19^e,  et même au 20^e siècle partaient réellement Ad-vitam, aujourd’hui, ils sont toujours envoyés de la même façon mais ils rentrent en France tous les trois ans, tous les ans même s’ils le souhaitent. Le monde a changé, qu’on se le dise.

Le beau modèle d’intégration « à la Française » est-il toujours d’actualité dans ce contexte ?

L’intégration dans le monde d’aujourd’hui ne repose plus sur aucune contrainte matérielle liée aux communications ou aux distances. S’intégrer est plus que cela ne l’a jamais été un choix libre de chaque individu.

L’appartenance concrète à tel ou tel pays et les modalités d’expression d’appartenance à une nation ont évoluées avec la technologie. L’acquisition d’une nouvelle nationalité ne nécessite pas de démarche profonde chez celui qui cherche juste un confort légal. Mais il reste le cœur des gens… et le mien !

C’est exactement pour les raisons administratives que je dénonçais chez les autres un peu plus haut que je vais surement devoir, dans quelques années, faire une demande de nationalité Cambodgienne. C’est en effet le seul moyen de pouvoir être certain de rester au Cambodge. Alors, de ce point de vue, c’est bel et bien une sécurité administrative que je chercherais !

Pour ceux dont le but dans la vie est l’argent, pas de soucis, s’ils n’ont plus la possibilité d’en gagner au Cambodge parce que leur situation administrative ne le leur permet plus, ils iront parasiter ailleurs, pas de problème ! Je lisais le blog d’un expat Français ici, qui dénigre le Cambodge à longueur d’article. Ce type est un commerçant quelconque, qui est là depuis quelques années, qui ne parle pas le Khmer, qui ne peut donc pas comprendre le cœur des gens, mais dont le business marche bien ce dont je me réjouis. Et bien ce gars annonce au cours d’un billet de son blog « qu’il ne rejette pas l’idée de demander un jour la nationalité Cambodgienne » Pour moi, ce genre de personne est un parasite du type qui aime gagner de l’argent facile sous les tropiques. De ce même genre, tropiques en moins, il y en a plein en France… Ils méprisent le pays, ils ne sont là que pour se servir !

Pour moi dont le but est de partager la vie de ce peuple avec qui je me sens si bien, que j’apprécie tant,  il n’y a qu’au Cambodge que je peux le faire. Mon lieu de vie n’est pas interchangeable, il n’y a bel et bien qu’ici que je peux vivre ! Acquérir la Nationalité Cambodgienne est presque indispensable. De plus, cette nationalité ne serait-elle pas pour moi un signe fort de l’appartenance que je vis fortement déjà intérieurement et concrètement dans ma vie, mon quotidien, mes choix?... Oui, bien sûr !

Quand je pense à la double-nationalité, Franco-Cambodgienne dans mon cas, mais qui pourrait être Algéro-Française ou Islando-Américaine pour d’autres, je me pose immédiatement la question :

Et si tu devais choisir…

Et oui, s’il fallait renoncer à l’une pour obtenir l’autre…

Avant d’être confronté à la possibilité de moi-même demander une nationalité en plus de la nationalité Française, je posais cette question d’un ton provocateur et goguenard !

Aujourd’hui, ma réponse serait difficile à donner de façon claire, car ce n’est pas simple ! Pourquoi ? Eh bien, c’est mathématique : je suis 100% Français et j’ai le désir de vivre au Cambodge à 100% aussi ! 200%, cela fait beaucoup pour un seul homme ! Alors finalement, je ne sais pas ce que je ferais si je devais choisir, je ne sais même pas s’il est possible de choisir... En fait, la question ne se pose pas encore car une demande de nationalité Cambodgienne n’est pas au programme dans l’immédiat. Mais je crois que se poser ce genre de question est fondamental avant de faire une demande aussi importante que celle d’une nationalité.

Affaire à suivre…

À propos des photos et des illustrations de ce billet en particulier et de ce blog en général: Elles ne sont majoritairement pas de moi, je les ai trouvées sur internet très facilement. Si toutefois vous trouviez l’une de vos photos et que vous souhaitiez que je la retire, n’hésitez pas à me contacter, je le ferais immédiatement en vous priant de bien vouloir excuser mon sans-gêne ! Je me permets aussi de vous remercier pour cette photo ou cette illustration car, si je l'ai choisie, c’est parce que je l’ai trouvée belle.